L'ère du Chou rance, c'est quand elle veut...
"Construire ma vie comme on constuit une cathédrale, sauf que je ne laisserais personne le faire à ma place"... voilà ce que je me suis dit ce matin, en regardant ce bracelet dont je rêvais depuis des mois, et qui vient de perdre la breloque principale, celle pourquoi je l'avais choisi.
Je suis ebourriffée par cette capacité que l'on a de ce faire encore plus mal quand on a mal. Mal à ma hache, mal au dos, mal à mon coeur... Le réveil après le cauchemard de cette nuit, avec le Chou, toujours et encore lui, a été difficile. Je l'ai rêvé cette nuit faible, fatigué, souffrant, presque empli de regrets. Et moi qui lui propose mon aide. Je l'ai rêvé monstrueux, le visage déformé par les remords, la fatigue, la tristesse, et moi étouffant à sa proximité.
Tracy Chapman dans les oreilles, je me suis passée et repassée ces images dans la tête. J'avais déjà mal, Tracy Chapman arrive à point nommé. Elle que je ne peux plus écouter sans penser à lui. Autant Léonard Cohen a fini de se rapporter au Père Noël depuis longtemps déjà, autant Tracy reste toujours et immuablement fixée au Chou.
Alors ce matin, elle a tourné en boucle, encore et encore, me laissant comme flottante. Je n'ai pas vu les gens, je n'ai pas vu la rue, ni le chemin qui m'a amené ici. J'aurait aimé me faire toute petite et me perdre dans ma petite robe noire. J'aimerais qu'on m'oublie, j'aimerais l'oublier lui.
Je ne parviens pas à mettre des mots sur cette douleur. Sur les sueurs froides que j'ai lorsque je franchis la porte du boulot, en imaginant que je vais tomber sur lui. Sur cette cette sensation d'oppression lorsque je vais manger au resto où il travaille, et que je ne peux m'empécher de le regarder, comme si à force de le sonder, j'allais finir par comprendre. Sauf que lui... Lui vraisemblablement s'en fous. Mettre des mots sur mes jambes qui flagellent lorsqu'on se parle, ce qui heureusement arrive de plus en plus rarement. Mettre des mots sur ce sentiment de trahison que je ressens, après qu'il se soit senti obligé de relater une de nos dernières conversations à ses supérieurs et collègues. Putain d'ouie fine.
Et ca me fait mal de penser que malgré toute l'attention et la tendresse qu'on m'apporte en ce moment, je ne parviens pas à l'oublier. A oublier son rire, ses yeux, sa tendresse, ses doigts qui roule une cigarette, son corps... De même que je m'en veux de bloquer sur une relation qui n'a duré réellement qu'une semaine.
J'ai vraiment envie d''arréter d'avoir mal, mais pour ca il faudrait que j'arrète d'espèrer qu'il regrette, et qu'il vienne s'excuser. Je me suis imaginée lui demander ce qu'il y avait d'autre. Qu'il me dise la vérité, qu'il y avait quelqu'un d'autre, qu'il voulait juste coucher avec moi. Mais pas que "finalement, [il] ne veut pas être avec quelqu'un"...
Il faut du temps je sais, mais aujourd'hui j'aimerais que soit le temps passe plus vite, soit qu'il me permette de retourner en arrière pour comprendre...
Un jour après l'autre, ca finira par passer.