De La Sociabilité
Je pense que je ne comprend plus grand chose aux êtres humains.
Depuis que j'ai environ 11 ans, ma vie n'est faite que de reconstruction et de recommencements. Après la primaire, changement de pays, refais-toi des amis. Après 3 ans de collège, le lycée, idem, et après le lycée, départ à 500km du nid familial, recommence. 4 ans plus tard, 22 ans, retourne au bercail, c'est reparti, refais ta vie sociale. Et il y a bientôt 2 ans, arrivée sur Lyon, rebelotte.
De fil en aiguille, les amitiés s'effilochent, les potes se transforment en simples connaissancent dont on a des nouvelles via Facebook, et on tente de garder contact malgré tout. Pourtant, je me rends compte aujourd'hui de cette faille de Facebook : on regarde les profils plutôt que de passer un coup de fil pour prendre des nouvelles, on "poke" plutôt que d'envoyer ne serait-ce qu'un sms...
Aujourd'hui que je suis sur Lyon, la reconstruction est bien moins aisée qu'avant : En n'étant plus dans un système scolaire, difficile de rencontrer beaucoup de monde. La vie sociale se tisse alors dans le travail. Or au départ, quand on est au chômage, c'est pas gagné. Non parce qu'il ne faut pas croire que la conseillère Pôle Emploi va devenir ta meilleure amie, quand bien même tu es supposé la voir 1 fois par mois, et que tu peux même lui envoyer des emails ! Non, la conseillère Pôle Emploi c'est juste un robot apatique qui te répète que ton domaine est bouché et veut te faire postuler à des offres qui ne te correspondent en rien.
Ensuite, les premiers collègues ont 50 ans, pas le genre avec qui tu vas boire un pot après le boulot.
Second boulot, ca commence doucement à venir, des papotages, des potins, des rires, et un repas à la maison, puis un second, puis une bouffe entre filles du boulot, et puis... Et puis derrière, rien. C'est fou ça, depuis mes premiers gros gueuletons organisés à la maison au lycée, ç'a toujours été la même rengaine : j'invite, j'invite, et j'attend toujours l'invitation en retour. Que faut-il pour que les gens aient envie d'une VRAIE relation ? Tu sais, cette relation où tu rencontres les gens, où tu te parles, où on se touche, où tu trinques... A croire que passer la porte du bureau, les relations s'arrêtent pour ne reprendre que sur Facebook au grand maximum.
Qu'est-ce qui cloche ? Est-ce moi ou est-ce les autres qui sont coincés du bulbe ?