Et ca s'arrète là.
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"Nous avons décidé de ne pas continuer au delà de ta période d'essai."
Voilà ce qu'il m'a dit, le Directeur Financier et "RH" de ma boite, ce matin, sans même regarder. Il est resté le nez sur son bloc notes, en m'expliquant ce qu'il pensait être de bonnes raisons, mais sur lesquelles je reste dubitative.
Il est resté le nez dans son bloc notes lorsqu'il m'a dit que mon contrat courrait en fait jusqu'au 12 en vertu du préavis de 7 jours auquel ma période d'essai "donne droit", mais que ma présence n'était pas nécessaire cette semaine. C'est en jouant avec son stylo qu'il m'a annoncé qu'aujourd'hui était donc mon dernier jour, qu'il pouvait comprendre que je n'avais pas envie de rester l'après-midi et qu'en conséquence, il m'invitait à quitter l'établissement directement après notre entretien.
Enfin, c'est en relevant une des feuilles de son bloc-notes qu'il m'a prié de bien vouloir partir sans en parler à mes collègues et ce afin que ceux-ci ne passent pas l'après-midi à statuer sur mon cas. La façon polie de me dire que je n'étais rien, que je ne suis rien, et que je devais partir en tant que rien. Un rien qui n'a mérité ni un au revoir, ni un « bonne chance pour la suite », ni même du respect ou un minimum d’égard.
J'ai bizarrement trouvé son "tu manques de maturité" un peu indécent pour quelqu'un qui n'ose même pas me regarder en face alors qu'il est en train de me licencier, et qui a toujours préféré me faire des petits sourires en coin lorsqu'il me croisait, plutôt que de me faire part directement de ses remarques qu'il allait ensuite rapporter à ma responsable. J’ai tenté de ne pas être choquée ni par le petit sourire de ma responsable quand elle m’a dit que je n’aurais plus accès à mon PC en sortant de la pièce, ni par l’air guilleret qu’elle affichait quand elle m’a dit « je peux te voir 5 minutes » ?...
J’ai l’impression d’avoir été « licenciée » comme une malpropre, comme si j’avais commis une faute grave, comme si j’étais une erreur, une espèce de tâche dans le parcours de leur start-up si parfaite, si exceptionnelle et si « haut-de-gamme ». Ils ont enfin lâché leur boulet, ma responsable voit enfin sa « rivale » s’en aller, et elle pourra à nouveau respirer.
C’est donc sans un mot pour mes collègues, juste « je suis pas très bien, ca m’apprendra de faire la bise à tous les malades de la boite, je vais rentrer », que j’ai rangé discrètement mes affaires, que j’ai mis ma tasse Stitch dans un sac, sans même la vider complètement, que j’ai récupéré ma sauce à salade bio dans le frigo… C’est aussi sans un mot que quelques larmes sont montées lorsque la seule au courant, la comptable-que-personne-n’aime-sauf-ceux-qui-en-ont-marre-de-la-boite a posé sa main sur mon bras en me demandant si ca allait…
Sur le coup, je ne saurais dire si j’ai vraiment réalisé… j’ai pensé au fait que j’en avais ras le bol, que l’ambiance me minait et que c’était un mal pour un bien… Maintenant que j’atterris un peu, c’est différent. Je me rends compte de tout ce que ca remet en cause, mes projets d’appart, me racheter un appareil photo (même un compact), Noël… Bizarrement, la magie et la féérie de Noël, les cadeaux que j’ai toujours adoré faire aux gens que j’aime, tout ca… ca n’a plus aucune importance… C’est bizarre, je tourne en rond dans ma chambre, plus rien n’a de goût, ni de saveur, je… je sais pas, j’arrive pas à voir très loin… comme si mon cerveau s’était mis en mode veille.
J'ai fais trois fois le tour de ma chambre sans vraiment comprendre ce que je voyais... faut que je range des trucs, mais l'information ne monte pas à mon cerveau... J'ai l'impression d'être une ombre, un morceau de viande sans vraiment de but, sans attrait et sans importance en fait.
Je pars à Paris la semaine prochaine, histoire de prendre l’air, d’y voir peut-être un peu plus clair, et de réfléchir à tout ca, à mon avenir… Au moins il me reste ca... J’essaierais de vous tenir au courant.