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Miss Fricadelle dit ce qu'elle veut !
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20 juin 2010

Bonne fête monsieur !

Aujourd'hui c'est la fête des pères et c'est je pense, le jour de l'année où je me sens le plus embarrassée.
Il a toujours été difficile pour moi de fêter ce truc à un père qui n'est pas loin d'être encore un parfait étranger. Ou tout du moins qui n'a jamais réellement endosser le costume de papa.

La fête des Pères déjà en soi c'est compliqué pour moi : acheter une bouteille de bon vin? Il ne boit -buvait- pas. Un cendrier, des cigares cubain? Il ne fume pas. Un portefeuille ? Le sien est prêt à exploser, mais il ne le changerait pour rien au monde, son "crapaud". Une chemise ? Mon père est du genre à ne porter que des tissus nobles et hors de prix, et il faut que je trouve du XXL... Un beau livre ? Les livres qu'il souhaite coûte en moyenne 80€. Un parfum ? Aux dernières nouvelles, il en avait près d'une 20aine, quelque chose pour sa passion, la plongée ? Vous avez vu un accessoire de plongé à moins de 100€ ???
Bon je ne vais pas vous énumérer toutes les possibilités, vous aurez compris qu'avec mon père, c'est compliqué.

Les choses se compliquent encore plus si on commence à mettre le nez dans nos relations. Mes parents ayant divorcés tôt (j'avais 3 ans), mon père décida de ne pas s'occuper de moi pendant 5 ans. Une belle coupure de 3 à 8 qui a creusé un énorme décallage : j'attendais beaucoup de lui, de sa présence, et lui avait perdu toute fibre paternelle, était gauche avec moi et tentait encore de faire mon éducation comme si j'avais 3 ans. Empêtré dans des situations amoureuses toujours compliquées et scabreuses, il m'apprit très tôt à mentir pour le couvrir, et à me faire plonger les deux pieds joints dans une vie d'adultes.
Les années de mon adolescence furent difficiles : me traitant toujours comme une adulte, en même temps comme une sorte de trophée (ma fiiiiiiiiiiiille), il n'en restait pas pour le moins gauche : après plusieurs week-end passés devant la télé pendant qu'il bricolait dans son atelier, je décidai de ne plus aller chez lui que sporadiquement. Enième cassure en plus d'autres : lui offrir des choses qu'il voulait et pour lesquelles il ne me décrocha même pas un sourire (y compris la fois o ù je lui avais fait son album photo de son anniversaire de 50 ans, un boulot monstre...), ne voir dans sa maison que les photos de la petite fille de sa compagne, et aucune de moi (la seule qu'il eut de moi, pour la remise de mon diplôme ayant été relayée à la cave, dans son atelier)...

Même si nos relations s'adoucissent depuis quelques mois, avec beaucoup d'efforts, avec ma mère qui essaie de lui expliquer, avec le Parisien qui me pousse encore et toujours à faire des concessions, les périodes de fêtes restent toujours problématiques, et les cadeaux encore plus. Le dernier en date fut un blender tout neuf puisqu'il se remet vaguement à la cuisine (mon papa ayant à la base une formation de cuisinier, mais une de ses multiples relations amoureuses houleuses lui a fait perdre le goût de la cuisine, passons), sauf que je n'ai aucune idée sur le fait de savoir s'il est content ou s'il s'en sert.

Pour la fête des pères donc, je me contenterai d'un minimum syndical à la limite de l'hypocrisie en l'appelant pour lui souhaiter une bonne fête, pendant qu'il sera chez lui, pas du tout attentif à notre conversation puisqu'en train de regarder le Grand-Prix à la télé ou 'Juste pour rire'. Il me posera 3 fois les mêmes questions, il me fera répéter trois fois les mêmes choses.

Et puisqu'on ne change pas les gens, ça sera très bien comme ça.


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Commentaires
C
Coucou, <br /> <br /> Je viens de découvrir ton blog par le biais de Madame patate :) et comme toi mes relations pére/filles sont pas terribles.<br /> <br /> Mon pére ne s'est jamais vraiment occupé de nous. Au début jusqu'a à mes 7 ans ça allait il passait beaucoup de temps avec nous et puis il a eu un poste haut placé à la mairie. Il prenait plaisir à s'occuper des autres et pas vraiment de nous. <br /> <br /> Mais je crois que là ou ça s'est vraiment dégradé c'est quand il nous a écrasé notre chat sous le nez pour se rendre à un rendez-vous important à la mairie, ça été la goutte d'eau de trop. Et les tensions se sont dégradés. <br /> <br /> Bref sans parler de ses critiques et reproches incessantes à l'adolescente comme quoi j'étais nulle et pas mieux que la fille de bidule qui elle est dans une école correcte, elle est promit a un bel avenir. <br /> <br /> J'ai quitté la maison de mes parents il y a 4 ans et c'est mieux ainsi, je ne subit plus de remarque chaque jour mais je m'en prends régulièrement aux repas de famille (je suis au chômage ça aide pas). <br /> <br /> Comme Gabrielle, je ne ressens ni amour, ni affection, ni tendresse et aucune tristesse. Je sais que la vie est courte et qu'il n'est pas éternel mais il ne m'a jamais rien montré de son rôle de père. Je suis incapable d'aller vers lui.
P
Pfiou, ce n'est pas facile à vivre :/<br /> J'espère que cette conversation téléphonique se sera passée comme tu l'auras prévue, sans mauvaise surprise.
P
Mon père et ma mère ont divorcé quand j'avais 2 ans, j'ai beaucoup de souvenirs pas très glorieux de la garde 1 weekend/2 et la moitié des vacances. Quand mon père est mort, ça ne m'a rien fait de spécial et les seuls sentiments de tristesse que j'ai pu éprouver étaient pour ma grand-mère qui perdait encore un fils.<br /> <br /> Je me souviens d'une fois où pendant une aprèm glandouille chez des amis (mon père était encore vivant) quand j'ai évoqué ma (non)relation avec mon père et le fait que je me moquait bien de savoir où il était et ce qu'il faisait, une fille m'a limite sauté à la gorge pour oser dire de telles choses. Elle a tenté de me sermonner sur la chance que j'avais d'avoir encore un père, etc. Ca m'est passé très au-dessus. Elle a fini son speech en nous disant que son père était mort avant sa naissance et qu'on avait aucune idée à quel point elle nous enviant.<br /> <br /> La pauvre idéalisait totalement l'image du père. Autant que je me souvienne, aucune personne dans la pièce n'avait des relations toutes rose bonbon avec leur pères. Sa se trouve, si son père avait encore été en vie, elle aurait eu les mêmes problèmes que nous. Mpf.<br /> <br /> Bref... Parfois j'ai l'impression de passer pour un alien quand je dis que mon père et mort et que je m'empresse de leur préciser pourquoi ça ne me fait rien et qu'ils peuvent passer sur les regards compatissants et les mots réconfortants. J'ai pleuré quand ma grand-mère est morte, j'ai pleuré pour ma tante, mon oncle... Mais pas pour mon père.<br /> <br /> Encore maintenant, je n'ai pas l'impression d'un manque. Je n'ai pas l'impression d'avoir raté quelque chose. Les gens sont ce qu'ils sont et je sais que je n'aurais jamais pu avoir de bonnes relations avec mon paternel. Comme disait Ned Kelly : "Such is life!"
G
Il parait que pères et filles ont des relations très complexes, il en est de même pour une mère et son fils. C'est mon psy qui m'a dit ça (ça ne peut donc être que totalement véridique :). <br /> <br /> Quand je vois mon petit frère (23 ans) qui envoie des textos à ma mère pour lui faire limite des déclarations d'amour genre "rien ne remplace la présence d'une mère", et que je compare avec la relation que j'ai avec mon père, j'ai comme des remontées acides :S<br /> <br /> Ma relation avec mon père n'a pas de commune mesure avec la tienne, mais pourtant je me retrouve totalement dans ton post. Le mien s'est très bien occupé de moi jusqu'à mes 8 ans à peu près. Sur les photos en tout cas, on a l'air de s'aimer... Après, ya eu comme une sorte de rupture. Je ne jouais plus avec lui, je préfèrais lire dans ma chambre. Et lui a commencé à me faire des reproches à longueur de journée. Et aujourd'hui, dans ma 26 ème année, ça commence enfin à se tasser, ma mère est dépressive, et mon père ne me reproche presque plus rien. La joie quoi !<br /> <br /> Contrairement à Baudelaire ma jeunesse ne fut pas un ténébreux orage, mais plutôt une quinzaine d'année insipides, sans goût, dénuée d'amour paternel. Il ne communiquait jamais avec moi, et quand il le faisait, c'était uniquement pour gueuler ou me faire des reproches. Je n'ai jamais eu de véritable conversation avec lui. Et nos rares coups de fil qui durent en moyenne 45 secondes, sont de vrais moments d'angoisse pour moi... Il n'a jamais respecté ou approuvé mes choix de vie. <br /> <br /> Aujourd'hui je sais que j'ai raté quelquechose, et je n'ai presque pas envie de changer nos rapports, je n'éprouve pas d'amour pour lui, ni amour, ni tendresse, ni affection, et je n'en suis même pas triste.<br /> <br /> Demain est un autre jour poulette, et toi au moins tu sauras les erreurs à ne pas commettre quand tu auras des enfants ;)<br /> <br /> Bonne soirée
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