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Miss Fricadelle dit ce qu'elle veut !
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27 juillet 2008

L'Heure du Bilan - Relation Part. 1 - Famille

C’est vrai que quand j’y regarde de plus près, ma famille ne ressemble pas vraiment à une famille. Et ce encore plus à l’heure actuelle.

Il me reste une grand-mère, du côté de ma mère, que je vois très rarement et quand je la vois pas trop longtemps, parce que ca me porte vite sur les nerfs. Elle est adorable, et je m’en veux parfois de réagir ainsi, mais elle fait partie de ces gens qui pensent que parce qu’ils sont âgés ou autre, tout leur est permis. Se servir dans la maison de tout et rien y compris. Bref.

Le père de ma mère est décédé, cela fera 10 ans dans quelques jours. On était très proches lui et moi, lorsque je l’allais presque tous les week-ends le voir à B*****, le village où j’ai donc passé presque la moitié de mon enfance, perchée dans son cerisier, avachie devant la télé avec lui, dormant sur la banquette près de la cheminée, la main posée sur la télécommande, impossible de changer de chaine sinon ca le réveillait. Un puits de savoir, d’humour, d’amour pour nous, pour moi. Il y avait un lien particulier entre nous, c’0était indéniable. 9 ans pour faire son deuil, et il m’arrive encore de pleurer lorsque que –trop rarement- je vais sur sa tombe. C’était le premier homme de ma vie, avant mon père, avant tous les autres.

Les parents de mon père ne sont pas dignes d’intérêt ici. Ils n’ont apportés ni intérêt ni amour à mon père, pareil avec moi. Leur fille (donc ma tante), idem. La voir le jour de mon anniversaire, passer à coté de moi en se demandant d’où elle me connaissait, c’était fort quand même ! J’ai bien rigolé.

Sinon donc il y a ma tante, ma deuxième maman, celle à qui je dis plus choses personnelles qu’à ma propre mère, l’esprit bien plus ouvert sur certains sujets, le sexe notamment. Qui croit que je collectionne toujours les coccinelles, et qui, je pense, voit en moi presque comme une sœur. Mon oncle lui est aux abonnés absents depuis près de 15 ans. Et je le voyais rarement.
Il reste ma cousine et filleule, 7 ans, qui m’agace beaucoup, et dont je ne profite donc pas assez. C’est dommage, je manque de patience et elle d’éducation. Et mes deux cousins, qui ont tous deux été grand ou petit frère de substitutions à différents moments de ma vie. Je ne parle plus au plus grand des deux. Et je ne vois pas l’intérêt de renouer le contact.

Voilà, me reste mes parents.

Ma mère, une belle femme, qui a été belle, qui l’est encore, et qui a multiplié les conquêtes étant jeune. D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai toujours vécu qu’avec elle, en vase clos pendant 15 ans. Elle bossait beaucoup, et je me demande si je n’ai pas passé plus de temps avec mes 11 nounous qu’avec elle. A bien y regarder, elle a toujours eu une « emprise » sur moi. Une espèce de mainmise sur ma vie, sur tout. Peut-être sa façon de rattraper son absence. Aujourd’hui nos relations font les montagnes russes, au gré de ses humeurs. Tantôt très complices, on fait tout ou presque ensemble, tantôt conflictuelles. J’ai l’impression d’avoir un chaperon à l’âge de 23 ans, que je ne fais rien de bien, qu’elle a toujours quelque chose é redire sur tout. Parfois j’ai l’impression qu’elle me jalouse, ma jeunesse, le fait que je sois jolie, elle qui m’avait dit à 15 ans « je suis contente que tu sois devenue une belle plante, parce que quand tu étais petite, c’était pas trop ça ». Merci. A l’heure actuelle je ne rêve que de mon propre appartement. Pour arrêter de lui rendre des comptes, de la voir ranger mes affaires comme si j’avais encore 12 ans, refaire mes armoires quand je pars en w-e, et surtout, arrêter de devoir lui fournir un curriculum vitae des personnes avec qui je sors, accompagné d’un itinéraire détaillé de mes sorties. Je pourrais en parler encore longtemps, mais j’avais quitté la maison à cause de relations conflictuelles, parce que je ne me pliais plus à ce qu’elle voulait faire de moi (une parfaite mini-elle), et qu’elle trouvait que je voulais toujours avoir le dernier mot. J’essaie de lui rappeler que je ne suis pas elle, ni un prolongement d’elle. Je fais mes choix, et ma vie, en fonction de moi, pas de ce qu’elle attendait de moi, et de ce qu’elle aurait voulu faire. Et je lui dis. Mais pas toujours. Je ne suis PAS elle, et aujourd’hui, lorsqu’on me dit demande « c’était votre maman l’autre jour avec elle ? C’est une très belle femme ! » Je répond un « oui, je sais » désabusé. Oui je sais qu’on dirait deux sœurs, je sais je sais je sais je sais. Mais c’est pas vous qui vous la coltinez au bal du coin quand vous voulez y aller avec vos potes. Marre.

Mon père… pffff, gros morceau que mon père. Le seul qui ne m’ait pas souhaité mon anniversaire. On se parle par répondeur interposé et sms depuis 2 mois. Pour lui, je ne suis jamais assez bien, jamais assez féminine, jamais un bravo, une geste de tendresse ou de reconnaissance, voir même de fierté. Rien. Pas même une photo de nous deux dans sa chambre, son salon. Moi j’ai droit à l’étagère du haut dans l’atelier, de deux mètres carrés. Il est le pourquoi de ma relation avec les hommes. Absent il a été, et il reste. Je suis le boulet de sa vie, qu’il a traité trop vite en adulte. Me reprochant leur divorce, me faisant mentir à sa copine de l’époque, me parlant patron, argent, syndicat, et que la vie c’est que de la merde. J’ai encaissé ses dires, ses coups de gueule, son aigreur de la vie sans rien dire pendant 14 ans. A 22 ans, j’ai dis stop, œil pour œil, dents pour dents. Il gueule, je gueule. Il m’envoie chier, je fais pareil. Et j’arrête de pleurer après avoir raccroché le téléphone. Et lui se radoucit. Mais aujourd’hui j’essaie de me préserver, de ne plus rien attendre de lui. Il est une ombre, ce qu’il a d’ailleurs toujours été. Je ne l’appelle que lorsque je me sens en forme, et capable de recevoir sa haine de la vie, et son pessimisme en pleine gueule. Sinon ca m’atteint, et celle qui flanche c’est moi. Aujourd’hui on en arrive à la même relation qu’avec ses parents. Il ne cherche pas à me connaitre (il n’a pour ainsi dire jamais été fichu de me faire un cadeau de lui-même…), ni à me comprendre. Il a décidé de me faire vivre la même chose que lui, histoire de se sentir moins malheureux, mais non. Il ne vaut au final, peut-être pas mieux que ces parents. Au vu des derniers évènements, on va arriver à un point de non retour. Où je ne veux plus vraiment de lui dans ma vie, puisqu’il ne m’apporte rien d’autre qu’un nœud au ventre et une boule dans la gorge, puisque cette situation il l’a provoquée malgré tous mes efforts pour que le « père-fille » subsiste, puisque il ne prend pas ses responsabilités. La prochaine étape, ca sera le substitut du procureur, et s’il faut, le procès. Qu’il n’oublie pas qu’on ne fait pas un enfant par caprice, et que lui qui a toujours critiqué les enfants des autres, il aura aujourd’hui une bonne raison de me critiquer moi.
C’est pas grave, j’y perds quoi ? Rien, puisque je n’avais rien. Je ne peux pas porter une relation toute seule si l’autre n’en a pas envie.

J’ai 23 ans, ma famille est éparpillée, et aujourd’hui j’ai besoin de moins les voir. De me construire moi, toute seule. Loin de leurs blessures, loin de leurs déchirures, loin de leurs espoirs déçus envers moi, loin de leurs projections.

Avec eux par petites touches, mais une vie à moi.

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Commentaires
M
* Alea: J'espère que ce moment n'arrivera pas dans trop longtemps. Il faut que j'arrive à vivre avec pas assez de l'un, et trop de l'autre.<br /> <br /> *PPM: T'excuse pas, j'ai beaucoup écris à une époque! Bien sur qu'on est mieux que nos parents! On a réussi à voir leurs erreurs et leurs travers, et on essaie de ne pas faire pareil !<br /> <br /> T'as raison: VIVE NOUS! (enfin moi quoi ;) )
P
Pfiou, la famille de psycho !<br /> J'avais zappé ce message, pardon la Frica.<br /> Les miens sont restés ensembles, et ils se sont envoyé du vomi pendant toute notre enfance. Ils n'ont pas évolué beaucoup par rapport à leur parents, peut-être même ont-ils régressé : je m'entendais mieux avec mes grands-parents qu'avec mes parents.<br /> On est vachement mieux qu'eux, je trouve :) c'est pour cela qu'on en bave un peu. Vive nous.
A
Arrivera un temps où pour lui ce sera trop tard où pour elle ce sera de la nostalgie et où pour toi ce sera un grand souffle et une paix intérieur d'avoir pu enfin poser ces deux grosses valises de l'enfance…La vie s'annoncera plus légère… Quelle ivresse ! ;-)
M
* Koyangi: Ma foi, j'ai juste grandi un peu comme si j'avais pas de paternel, mais il a été suffisement présent pour me faire souffir... M'enfin, la vie continue!
K
Je pense bien à toi, Miss Frica... Je reste sans voix face à l'indifférence de ton père... Tu es bien forte pour t'être construite comme tu l'es aujourd'hui.
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