La Psychorigidité de la Moule
Je ne sais pas trop par où commencer pour vous raconter la journée d'hier, et tout simplement le sentiment bizarre que je ressens depuis.
Ca avait pas trop mal commencé pourtant. Partie chercher le fouet qui s'adapte à mon robot de cuisine ( et la possibilité de monter des oeufs en neige, vive les tiramisu!), que j'obtiens direct sans même commander, je rentre et attend l'amie avec qui je vais préparer un diner spécial Ramadan. Cool.
Mais comment expliquer cette dégradation d'humeur et la psychorigidité dont j'ai fait preuve? A regarder les prix de tout, au point de ne même pas vouloir acheter de la salade, à faire ma maniaque "non tu montes pas dans ma voiture en mangeant ton petit pain", à passer derrière elle toute la soirée pendant qu'elle cuisine et à criser intérieurement quand la sauce à giclé sur la fenêtre à 50cm des feux, au point de devoir sortir quand les 3cm d'huile dans la poêle pour cuire les Bricks ont été chaud...
J'ai l'impression d'être à coté de mes pompes ces derniers temps. J'ai envie de voir du monde mais en même temps non. J'ai envie de faire un truc mais je m'arrête au milieu... Comme si je perdais pied doucement, je tourne en rond. est-ce ma recherche d'emploi qui piétine toujours et le rdv Pôle-Emploi de lundi qui n'a de toute manière servi à rien? Est de postuler à des annonces postes fixe, stages et contrats pro sans même obtenir une réponse et encore moins un entretien? Est-ce la nouvelle -non encore officielle- du Médecin d'Ordinateur m'annoncant l'état grave de mon PC, avec une possible carte de sa mère putain grillée, auquel cas, c'est vite vu, plus de PC?
Heureusement oui, il est là, pour me soutenir, pour me rassurer, pour me foutre des coups de pied au cul aussi s'il le faut. Et pourtant, hier je ne crois même pas l'avoir laissé m'aider à remonter. Et avant-hier non plus. Ma dernière grande joie, c'est la probabilité qu'un amie du Sud vienne ici 2 jours à la fin du mois. Mais en attendant, je ne sais plus à quoi m'accrocher.
J'ai l'impression d'être anormale de ne pas supporter cette situation et 9 mois de chômage. C'est pas faute de chercher, de tenter, de relancer.
Alors est-ce que cette psychorigidité, cette maniaquerie exacerbée n'est là que pour contrebalancer ce qui ne l'est pas? Comme si je me raccrochais à n'importe quoi de solide et de stable pour ne pas avoir l'impression qu'il n'y a rien dans ma vie ormis l'homme que j'aime ( et c'est déja pas mal je sais)? retrouver une structure de vie que ne m'apporte pas le boulot.
Peut-être.
Ca sent toujours la friture de Bricks dans la cuisine, mais je vais aller faire des cookies.