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Miss Fricadelle dit ce qu'elle veut !
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9 novembre 2009

See the next episode: after the cheese.

On en écrit des pages au court de notre vie, des mots et des maux les uns après les autres.
Des mots de joie, des mots d'amour, de bonheur, des mots de rire et de complicité, et des maux, des maux de colère, des maux de haine, des maux de chagrin, des maux de douleurs, des maux de déceptions.

A joindre les mots, on fini avec un paragraphe, et tiens, 1 an. Puis encore des mots, encore, des retours à la ligne, parce qu'il y a des moments où l'on tente un "on se donne un nouveau départ" lorsqu'il y a eu trop de maux.
Mais un jour, peut-être qu'il n'y a plus assez de mots entre deux, peut-être y t'il trop de maux tout court , et de paragraphes en paragraphes, on en arrive à la fin d'un chapitre. Un chapitre auquel on se voit poser un point final.

Bien sur on continue d'écrire. Nouveaux mots, mêmes maux avec d'autres mots, et les paragraphes reprennent, et nous jetons parfois un oeil sur ce qu'il s'est passé autrefois. Au début on s'attarde sur les mots, mais ce sont les maux qui nous sautent aux yeux à la fin. Et il nous est de plus en plus difficile de regarder ces pages, elles ne nous ressemblent plus, et les mots d'autrefois nous paraissent étrangers. Les mots qui y dansent nous semblent inconnus, impossible de se reconnaitre dedans, eux qui étaient alors le miroir de nous-même et le miroir de nos maux...
Il est difficile d'écrire un nouveau chapitre sans regarder en arrière, sans se rappeler, sans utiliser les anciens mots, ceux des chapîtres précédents, ceux auquels nous avons mis un point final, volontaire ou non. Mais utiliser les mots d'autrefois ne serait-il pas aussi reprendre les mêmes maux?

Alors arrive ce moment où, non, nous n'arracheront pas les pages, car nous ne parlons pas ici d'un livre commun, ou les mots (même s'ils sont aussi maux) peuvent être effacé aussi facilement, mais ce moment est celui où nous tournons la page.
Pour aller de l'avant, et cela est nécessaire pour tout à chacun, le passé doit être laissé derrière, à l'état de passé, à l'état végétatif. Il est là, il est ce grâce à quoi nous écrivons aujourd'hui d'autres mots, il est ce grâce à quoi nous pouvons aussi éviter des maux, mais nous ne devons pas y replonger trop souvent.

Alors chacun sa technique: certains arrivent, rien qu'avec leur mental, à faire fi de ces mots d'autrefois et à continuer à vivre avec, en s'y replongeant, en revoyant ceux dont ils avaient alors parlé... et il y a ceux qui doivent passer à autre chose, et ouvrir leur chapitre dans un nouveau livre, pour être sûr de ne pas ré-ouvrir l'ancien. Alors "Au revoir mots, au revoir acteurs de ma vie, si vous me rappelez trop de maux, alors vous resterez au passé. Vous resterez à ce passé de bibliothèque, perdu sur une étagère de ma mémoire et peut-être même avec le temps, perdu sous un peu de poussière, mais il n'est pas interdit que parfois, je repasse mes doigts sur la tranche de ce livre, sur la couverture de cette ouvrage qui reprend un pan de ma vie, me rappelant ce que j'ai été, mes mots que j'ai écris, les maux que j'ai vécu, et tout ce qui m'a fait avancer jusqu'ici".

Pour autant, les mots et maux -émo?- du passé doivent rester derrière, car c'est en n'y faisant pas référence continuellement que nous pourrons écrire librement les mots de demain, sans perpetuer les mêmes maux. 

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Commentaires
K
Je plussoie ! Très beau texte, même si les mots me manquent...
E
Très beau texte Miss Frica! Et qui résonne de manière spéciale pour moi, en ce moment. Il m'a quitté et depuis, je suis obsédé par ses mots. Mots qui n'ont de valeur que dans l'instantané, que dans le moment présent (aujourd'hui passé). Mots que je regrette d'avoir entendu et entendu maintes et maintes fois jusqu'à en être anesthésiée. Mais quant tout ceci est terminé, je peux le dire, ses mots sont devenus mes maux d'aujourd'hui.
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