De l'art d'être double nationalités...
Je pense que c'est un fait établit, j'ai deux nationalités, et j'avoue, parfois cela me plait de pouvoir AVOIR le choix...
Dernièrement, mes deux pays ont élu leur Miss 2010.
La France élisait la brune Malika Ménard, tandis que la Suisse choisissait la blonde Linda Fäh.
Bon pour le coup, entre les deux, je ne réfléchis pas longtemps, je prend (si je puis dire), la France. Beaucoup plus gracieuse et belle, pour ne pas dire étincellante. La plus belle des Miss France depuis Elodie Gossuin si vous voulez mon avis (même si la dernière, Saucisse de Mortaud, n'était pas si mal sur la fin de son règne physiquement parlant, mais tellement imbue d'elle même...). La Suissesse trop fade, trop "alémaniqe" à on goût, je ne lui trouve rien (et je suis NIAISE si je VEUX d'abord!).
Aussi dans le cadre de la Coupe du Monde 2010 de Foot, là encore mon coeur est supposé balancer entre "Les Bleus" français et "La Nati" suisse. Je dis supposer balancer, parce que je n'ai pas réfléchi longtemps entre une équipe vieillissante composée de bons joueurs individuels ne sachant pas jouer ensemble qui a dû passer par les barages et profiter d'une main douteuse sujette à polémique pour se qualifier, et une équipe certes discrète mais qui a fini si je ne m'abuse première de son groupe et qui, tout doucement, suit son bonhomme de chemin (et qui j'espère, finira encore cette grande compétition devant la France :p).
Mais après, la double nationalité, c'est être sans cesse soumis à des reflexions du genre "vous les français...." lorsqu'on est en Suisse, et "vous les suisse...." lorsqu'on est en France... Depuis l'affaire des Minarets en Suisse, je me suis entendue dire "ton pays de fachos", après avoir entendu durant toute ma scolarité suisse que les français étaient des gros cons jamais contents et toujours en grève... Dur de prendre position parfois car soutenir l'avis suisse en Suisse c'est m'entendre dire que je vais à l'encontre de ma nationalité française (alors que je suis suisse, zut!!!) et vice versa...
En fait, qu'importe lequel des deux pays dans lequel je me trouve, je reste l'étrangère, même si j'ai grandi et étudié totalement à cheval sur les deux pays, et si je passais la frontière comme d'autres changent de département.
Oui j'ai le choix pour beaucoup de choses du fait d'avoir deux nationalités, et ca commence par pouvoir choisir quelle carte d'identité je montre à la frontière, quel passeport je prends pour partir en vacances, mais aussi ne pas avoir à tergiverser quand à savoir si la fondue est d'origine suisse ou savoyarde puisque dans tous les cas, ca vient de chez moi.
Mais du fait d'avoir ce choix, je suis aussi en perpétuelle crise identitaire, à savoir s'il faut soutenir la Suisse ou la France, tout en sachant que quelque soit mon choix, je serais montrée du doigt par les ressortissants d'un pays ou de l'autre... Surtout que franchement, parfois, je n'ai pas de position clairement définie...
Au final, je me rends compte que ma tendance à toujours ergotter, ne pas savoir quoi choisir, d'être un peu de ceci et un peu de cela, ce n'est en fait qu'un reflet de cette histoire de nationalité, et au fond, cette histoire d'identité: un peu de Suisse (pour le chocolat, mais aussi la rigueur et la précision,le côté un peu "secret" et assez isolationniste), et un peu de France (pour la bouffe en générale, le grin de folie et la bouche un peu trop ouverte parfois)...