A voté !
Une première messieurs dames, aujourd'hui je votais pour la première fois!
Non sans rire, attendre l'année de ses 25 ans pour aller voter pour la première fois, pas de quoi être si fière., même si en vrai, j'avais déjà voté, mais par procuration.
Là, c'était tout autre chose...
Rentrer dans un vieux gymnase d'école primaire, avec des vieilles remontées d'odeurs de poussières, de bois vieilli et de transpirations lointaines. Prendre l'enveloppe bleue, les listes de tous les candidats et se diriger vers l'isoloir tout frêle, avec son rideau bleu tellement cheap que t'as presque peur de toucher le tout de peur que cela s'effondre comme un château de carte, ou une construction en allumettes (François Pignon si tu m'entends, spéciale dédicace !). T'emmêler les pinceaux avec toutes ces pages format A4 posées sur la petite tablette et tenter de faire rentrer celle que tu auras choisie dans une enveloppe minuscule: tu regrettes presque de n'avoir pas pris de cours d'origami.
Ressortir (dans mon cas, te rendre compte que tu t'es trompé de salle), te diriger vers les personnes chargées de prononcer le fameux "a voté" et noter à leur vue que évidemment, la jeunesse s'est bien désintéressée de la politique. Donner la carte d'identité, la carte d'électeur, un coup de tampon, l'enveloppe qui glisse, ton nom dans un registre et une signature. "A voté".
Jusqu'à aujourd'hui, et en partie parce que je n'ai toujours voté que pas procuration (ce qui est loin d'être un véritable vote à mes yeux), je n'avais pas réalisé ni la chance qu'on a, ni le poids qu'une simple voix peut avoir. Je me dis que des pays se battent encore pour avoir un droit qui est chez nous une liberté, et que certaines ne profitent pas d'une opportunité pour laquelle des femmes se sont battues il n'y a pas si longtemps : quelques dizaines d'années à peine. Après tout, cela ne m'a pris que 15 minutes (le trajet à pieds compris) pour faire entendre ma voix, essayer de faire passer un choix, et surtout me donner la légitimité de critiquer par la suite. C'est facile de critiquer des dirigeants en place quand on n'a rien fait pour qu'ils ne soient pas élus, mais quand on a pris la peine de voter, on a le droit de faire aussi entendre son mécontentement, parce qu'on a choisi. Ou tout du moins, parce que l'on a essayé.
1er tour passé, le second sera plus compliqué, car il faudra faire un choix différent, parfois plus tactique, parfois contre ses convictions, parfois par dépit, parfois faire le choix de ne pas se prononcer. Mais l'important, c'est de profiter de la liberté que nous avons de pouvoir choisir.
Et de râler par la suite. ;)